II- De la monarchie à la Première République, division et tentative d'unification d'une nation menacée par la guerre (1792-1794)
A) Le roi considéré comme un traître à la nation et la fin de la monarchie précipitée par la guerre
"Rouget de Lisle composant la Marseillaise"
Réalisé en 1875 par Auguste Pinelli (sous la IIIème République). Cette peinture célèbre la Marseillaise choisie par la IIIème République comme hymne national en 1879.
Conservé au musée de la Révolution française à Vizille près de Grenoble.
"Marche des Marseillois chantée sur diferans theatres":
Gravée par R.d Newton pendant la période révolutionnaire
Source : BnF
Louis XVI, coiffé du bonnet phrygien, buvant à la santé de la Nation (20 juin 1792)
Auteur anonyme, 1792
La nation en péril (11 juillet 1792)
"La ville de Paris et tous ses habitants sans distinction seront tenus de se soumettre sur-le-champ et sans délai au roi, de mettre ce prince en pleine et entière liberté, et de lui assurer, ainsi qu'à toutes les personnes royales, l'inviolabilité et le respect auxquels le droit de la nature et des gens oblige les sujets envers les souverains ; leurs Majestés impériale et royale rendant personnellement responsables de tous les événements, sur leur tête, pour être jugés militairement, sans espoir de pardon, tous les membres de l'Assemblée nationale, du département, du district, de la municipalité et de la garde nationale de Paris, les juges de paix et tous autres qu'il appartiendra, déclarant en outre, leursdites majestés, sur leur foi et parole d'empereur et de roi, que si le château des Tuileries est forcé ou insulté, que s'il est fait la moindre violence, le moindre outrage à leurs Majestés, le roi, la reine et la famille royale, s'il n'est pas pourvu immédiatement à leur sûreté, à leur conservation et à leur liberté, elles en tireront une vengeance exemplaire et à jamais mémorable, en livrant la ville de Paris à une exécution militaire et à une subversion totale, et les révoltés coupables d'attentats aux supplices qu'ils auront mérités. Leurs Majestés impériale et royale promettent au contraire aux habitants de la ville de Paris d'employer leurs bons offices auprès de sa majesté très chrétienne pour obtenir le pardon de leurs torts et de leurs erreurs, et de prendre les mesures les plus rigoureuses pour assurer leurs personnes et leurs biens s'ils obéissent promptement et exactement à l'injonction ci-dessus."
Le manifeste de Brunswick (25 juillet 1792)
Le duc de Brunswick dirige l'armée de Prusse et d'Autriche.
Source : BnF
Portrait de Georges Danton (1759-1794)
Source : musée Carnavalet
La prise des Tuileries (10 août 1792)
Tableau de Jean Duplessis-Bertaux réalisé en 1793
Conservé au musée national du château de Versailles.
« Le Peuple français demandant la destitution du tyran à la journée du 10 août » Dessin préparatoire de Gérard (1794) pour un tableau jamais réalisé.
Conservé au musée du Louvre
Portrait de Marat
Peint par Joseph Boze (1793), Conservé au musée Carnavalet
Massacre à l'abbaye de Saint-Germain-les-Prés (2 septembre 1792)
Auteur anonyme
Conservé au musée du Louvre
La victoire de Valmy (20 septembre 1792)
La République est proclamée par l'Assemblée le lendemain.
Peinture d'Horace Vernet, 1826.
Conservé au musée The National Gallery (Londres)
Les résultats du vote au sujet de la mort de Louis XVI (15 janvier 1793)
Louis XVI au pied de la guillotine (janvier 1793)
Peint en 1793 par Charles Benazech, un Anglais
B) Nation menacée par la guerre, nation divisée et mise en place d'une politique de "Terreur"
La levée en masse (mars 1793)
Gouache de Jean-Baptiste Lesueur datée de 1793.
Conservée au musée Carnavalet.
Le cœur chouan
L'insigne porté sur la poitrine par ceux qui se révoltent contre la monarchie.
La mort du général Moulin (février 1794)
Peinture de Jules Benoit-Lévy, réalisée en 1900.
Conservé au musée d’Art et d’Histoire de Cholet
Les noyades de Nantes (novembre 1973 - février 1794)
Près de 4800 "contre-révolutionnaires" sont noyés à Nantes
Des noyades ordonnées par le représentant en mission Jean-Baptiste Carrier
L'assassinat de Marat par Charlotte Corday (juillet 1793)
Tableau de Jean-Joseph Weerts (1880)
Conservé au musée de La Piscine à Roubaix
Une citation célèbre de Charlotte Corday en parution devant le tribunal révolutionnaire
"J'ai tué un homme pour sauver mille vies"
Gravure de 1793
La "Terreur" institutionnalisée (septembre 1793)
C'est la Convention qui met en place différentes institutions :
- Le Comité de Salut Public est chargé de prendre des mesures pour défendre la République menacée à l'intérieur et à l'extérieur.
- Les Comités Révolutionnaires sont chargés de rechercher, d'arrêter et de faire juger les suspects.
- Le Tribunal Révolutionnaire est chargé de juger les suspects
Le jugement des Girondins par le Tribunal révolutionnaire (octobre 1793)
Gravure anonyme de 1793
Sont représentés Brissot et ses "complices"
Source : BnF - département des estampes et de la photographie
Quelques figures féminines jugées par le Tribunal révolutionnaire et exécutées à l'automne 1793
Manon Roland (à gauche), peinte par Heinsius en 1792, conservé au musée national du château de Versailles. Source : L'histoire par l'image Olympe de Gouges (à droite), auteur contemporain anonyme, conservé au musée du Louvre. Source : L'histoire par l'image
Gravure de 1794 sur la Terreur imposée par le gouvernement de Robespierre.
Auteur anonyme
Environ 16 000 personnes sont condamnées à mort par le Tribunal Révolutionnaire.
C) Créer une nation républicaine
Le calendrier républicain
Dessiné par Debucourt en 1794
Source : Wikipédia
Des Églises transformées en Temple de la Raison
Église de Criteuil-la-Magdeleine (Charente)
La fête de l'Être suprême (8 juin 1794)
L'établissement du culte de l'Être suprême est voté par la Convention en mai 1794
Conservé au musée Carnavalet
Être suprême. Peuple souverain. République française,
Estampe anonyme célébrant l'Être suprême, 1794.
Voltaire est représenté à côté d'un buste de Lucius Junius Brutus, fondateur légendaire de la République romaine, et de divers symboles (enfants, ruche, trophée d'armes, etc.).
Conservé à la BnF, département des estampes et de la photographie.
Un mariage en 1792
Loi sur le mariage (1792)
L'abolition de l'esclavage, votée par la Convention en 1794
Dessin de Monsiau
Conservé au musée Carnavalet
Lors de cette séance, Danton déclare : "Maintenant l'Angleterre est perdue"
Un mètre-étalon daté de 1799
L'uniformisation des poids et des mesures date de 1793
Conservé au Centre historique des Archives nationales
La langue française a conquis l'estime de l'Europe, et depuis un siècle elle y est classique. (...)
Si notre idiome a reçu un tel accueil des tyrans et des cours, à qui la France monarchique donnait des théâtres, des pompons, des modes et des manières, quel accueil ne doit-il pas se promettre de la part des peuples à qui la France républicaine révèle leurs droits en leur ouvrant la route de la liberté. (...)
Il n'y a qu'environ 15 départements de l'intérieur où la langue française soit exclusivement parlée ; encore éprouve-t-elle des altérations sensibles, soit dans la prononciation des mots, soit dans l'emploi des termes impropres et surannés, surtout vers Sancerre, où l'on retrouve une partie des expressions de Rabelais, Amyot et Montaigne. (...)
Nous n'avons plus de provinces et nous avons encore 30 Patois qui en rappellent les noms. On peut assurer sans exagération qu'au moins 6 millions de Français, surtout dans les campagnes, ignorent la langue nationale ; qu'un nombre égal est à peu près incapable de soutenir une conversation suivie ; qu'en dernier résultat, le nombre de ceux qui la parlent purement n'excède pas 3 millions, et probablement le nombre de ceux qui l'écrivent correctement est encore moindre. Ainsi, avec 30 patois différents, nous sommes encore pour le langage à la Tour de Babel, tandis que pour la liberté, nous formons l'avant-garde des nations. (...)
(...) on peut uniformer le langage d'une grande Nation de manière que tous les citoyens qui la composent puissent sans obstacle se communiquer leurs pensées. Cette entreprise, qui ne fut pleinement exécutée chez aucun peuple, est digne du peuple français, qui centralise toutes les branches de l'organisation sociale, et qui doit être jaloux de consacrer au plus tôt, dans une République une et indivisible, l'usage unique et invariable de la langue de la liberté. (...)
Le peuple doit connaître les lois pour les sanctionner et leur obéir (...)
Discours de l'abbé Grégoire du 4 juin 1794
L'abbé Grégoire présente les conclusions de son rapport intitulé "Rapport sur la nécessité et les moyens d'anéantir les patois et d'universaliser l'usage de la langue française". A la suite de ce discours la Convention vote une loi qui invite les citoyens à s'exprimer en français