La Révolution française et l'Empire - I - Souveraineté nationale et monarchie, une compatibilité difficile à mettre en œuvre (1789-1792)

Notion : Ancien Régime

A) De la convocation des États généraux à l'affirmation du principe de souveraineté nationale

Notions à remobiliser : monarchie absolue, société d'ordres, séparation des pouvoirs.

Notions nouvelles : disettecahiers de doléances, États généraux, constitution.

Dates-clefs : janvier 1789, 5 mai 1789, 20 juin 1789.


Le budget du royaume de France en 1788

La crise de subsistance de 1788-1789

« Sire, nous sommes accablés d’impôts de toutes sortes ; nous vous avons donné jusqu’à présent une partie de notre pain, et il va bientôt nous manquer si cela continue. Si vous voyiez les pauvres chaumières que nous habitons, la pauvre nourriture que nous prenons, vous en seriez touché. Cela vous dirait mieux que nos paroles que nous n’en pouvons plus et qu’il faut nous diminuer nos impôts. Ce qui nous fait bien de la peine, c’est que ceux qui ont le plus de bien paient le moins. Nous payons la taille, et le clergé et la noblesse² rien de tout cela. Pourquoi donc est-ce que ce sont les riches qui paient le moins et les pauvres qui paient le plus ? Est-ce que chacun ne doit pas payer selon son pouvoir ? Sire, nous vous demandons que cela soit ainsi, parce que cela est juste. » 
Extrait des cahiers de doléances des paysans de Culmont (mai 1789)

La réunion des États généraux par Louis XVI (5 mai 1789)
Peint par Auguste Couder (1839)
Les États généraux n'ont pas été réunis depuis 1615.

La composition de l'assemblée des États généraux

La brochure de l'abbé Siéyès (1789)

Le serment du Jeu de Paume (20 juin 1789)
Peint par David, achevé Luc Olivier Merson en 1883 !
"Nous jurons de ne jamais nous séparer et de nous réunir partout où les circonstances l'exigeraient, jusqu'à ce que la Constitution du royaume fût établie et affermie par des fondements solides." Bailly

Mirabeau devant Deux-Brézé (23 juin 1789)
Peint par Fragonard vers 1830
« Allez dire à votre maître que nous sommes ici par la volonté du peuple et qu’on ne nous en arrachera que par la puissance des baïonnettes. » Mirabeau

Sculpture placée à l'entrée de l'Assemblée Nationale aujourd'hui
Mirabeau répondant au marquis de Dreux-Brézé dans la séance du 23 juin 1789
Bronze d'Aimé-Jules Dalou
Source : Assemblée nationale (très bon article à lire)

Le Serment du Jeu de Paume par l'historien Patrick Boucheron
Source : Arte, "Quand l'histoire fait date"


La prise de la Bastille (14 juillet 1789) 
Source : Anonyme

Le marquis de la Fayette avec un chapeau arborant la cocarde bleu-blanc-rouge
Portrait en lieutenant général de 1791 peint par Joseph-Désiré Court en 1834.

B) Un nouvel ordre social et politique mis en place par l’Assemblée nationale Constituante

La Grande Peur (juillet 1789)

L'abolition des privilèges la nuit du 4 août 1789
Gravure anonyme de 1789


Les Représentants du Peuple Français, constitués en Assemblée Nationale, considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'Homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements, ont résolu d'exposer, dans une Déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l'Homme (…).
Art. 1er. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune. 
Art. 3. Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément. 
Art. 6. La Loi est l'expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. (…)
Art. 9. Tout homme étant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable, s'il est jugé indispensable de l'arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s'assurer de sa personne doit être sévèrement réprimée par la loi.  
Art. 10. Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi.
Art. 11. La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.
Extraits de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen (26 août 1789)

Le découpage en départements (septembre 1789 - février 1790)
Document de l'Assemblée Nationale portant sur les nouveaux découpages territoriaux du 29 septembre 1789.

La nationalisation des biens du clergé (2 novembre 1789).
Le pressoir. Estampe satirique de Michel Hennin, datée de 1789 ou 1790.

C) Le roi et la nation, une difficile mise en place de la monarchie constitutionnelle (1789-1791)

La marche sur Versailles (5 octobre 1789)
Gravure anonyme
Ramener à Paris "Le boulanger, la boulangère et le petit mitron"

La fête de la Fédération (14 juillet 1790)
Gravé par Helman en 1790

Les tensions à la suite de la constitution civile du clergé (12 juillet 1790)
Estampe, 1791. 
Moyen de faire prêter serment aux évêques et curés aristocrates, en présence des
municipalités suivant le décret du 17 novembre 1790 de l'Assemblée nationale. 
Source : Gallica / Bibliothèque nationale de France.

Le retour du roi à Paris
Source : Le Livre scolaire

Le retour du roi à Paris après sa fuite stoppée à Varennes (21 juin 1791) 
Gravure anonyme de 1791.

La fusillade du Champ-de-Mars (17 juillet 1791)
"Malheureuse journée du 17 juillet 1791 : des hommes, des femmes, des enfants ont été massacrés sur l'autel de la patrie au Champ de la Fédération"
> L'Assemblée Nationale est accusée par les sans-culottes de réprimer le peuple !
> Peu de temps après la date anniversaire du 14 juillet.
> Le peuple commence à moins soutenir l'Assemblée, la nation commence à se diviser.
Estampe anonyme, Bureau des Révolutions de Paris, 1791
Source : BnF, département des estampes et de la photographie.

La constitution (septembre 1791)


La déclaration de guerre à l'Autriche (avril 1792)